Longueuil, 10 août 2016 — En production de plantes ornementales, de légumes et de fruits sous serre, la facture énergétique représente 15 à 30% des charges annuelles d’exploitation.  Pour le chauffage des serres, une grande diversité de sources d’énergie est utilisée, soit (par ordre d’importance) les produits pétroliers, la biomasse, le gaz naturel, l’électricité et les énergies décentralisées (géothermie notamment).

Par souci de réduire leur empreinte écologique tout en demeurant compétitives et rentables, les entreprises se détournent progressivement des produits pétroliers, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).  Pour la transition vers l’utilisation d’énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique des activités de production, notre industrie est visiblement proactive!

Le secteur serricole peine néanmoins à réaliser son virage vert, la disponibilité et l’accessibilité des incitatifs financiers n’étant pas optimales.  Notamment, lorsque les programmes de subventions du Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétique (BEIE) – puisant à même le Fonds vert – sont ouverts, les conditions d’admissibilité complexes et coûteuses pour la soumission de projet, et le suivi peu transparent en démotivent plusieurs, surtout les petits et moyens producteurs.  Or, par la force du nombre, ces entreprises locales privilégiant souvent des circuits courts de distribution ont le potentiel d’engendrer un impact significatif sur la réduction des émissions de GES.

Les activités d’accompagnement des producteurs réalisées dans le cadre du projet Compétitivité maraîchère et serricole mené par les PSQ depuis l’hiver 2016 le confirment: malgré leur détermination, les petits et moyens producteurs peinent toujours à effectuer la transition vers l’utilisation de biomasse forestière et d’électricité, ou à investir pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs entreprises.  En effet, les programmes de subvention ne sont pas adaptés à leur situation.  Ce faisant, compétitivité des entreprises obligeant, ils n’auront d’autres choix que de privilégier, à regret, l’utilisation des produits pétroliers.

Les objectifs ambitieux de la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec de réduire de 40% la quantité de produits pétroliers consommés et d’améliorer de 15% l’efficacité énergétique nous donnent tout de même bon espoir.  Les Producteurs en serre du Québec sont confiants que l’accès aux programmes en découlant sera démocratisé et que les incitatifs financiers seront davantage adaptés aux besoins des entreprises serricoles de petite et moyenne superficie.

— 30 —

Source et information :
Claude Laniel
Directeur général par intérim
Les Producteurs en serre du Québec
450 679-0540, poste 8366