Dans le contexte actuel de changements climatiques et de pandémie, la science apparaît de plus en plus comme un moyen de prévenir et de réduire les impacts sur la vie. Le secteur de la production en serre n’échappe pas à ce besoin d’innover afin de maintenir sa capacité concurrentielle. Au cours des dernières décennies, on constate que l’innovation a favorisé le développement de la production et la croissance des revenus des producteurs.

Par ailleurs, on constate que le système actuel d’innovation agricole ne dessert pas bien le secteur québécois. Le site d’Agriculture Canada permet d’identifier les projets de recherche pour le secteur des serres, malheureusement un seul projet de recherche est en cours au centre de Harrow et aucun au Québec. Le 11 août dernier, le Gouvernement du Canada annonçait un investissement de 3,9 M$ pour la mise au point d’un système d’identification des stress de culture et de prévenir l’apparition de maladie pour les producteurs en serre.

Le gouvernement du Québec fait un peu mieux en investissant dans des projets et des ententes notamment avec le Centre de recherche de Mirabel. Le PSQ a appuyé la mise sur pied de chaires d’enseignement/recherche en énergie et en photoprotection en collaboration avec différentes Universités et des partenaires, dont Hydro-Québec. Le fonctionnement de ces chaires de recherche requiert un investissement du secteur de la production. Le PSQ investira près de 50 000 $ par année au fonctionnement de ces chaires. Celles-ci permettront de supporter la formation d’agronomes-conseils et de producteurs afin d’améliorer les connaissances en matière de lutte aux ennemis des cultures et de gestion de l’énergie.

Cependant ce ne sera pas suffisant pour financer des projets pour répondre à toutes les problématiques vécues par les producteurs. Rappelons que la moitié des producteurs exploitent des serres de moins de 1000 mètres carrés (en moyenne 375 m c.). Les problématiques vécues par ces producteurs diffèrent, notamment au chapitre de la diversité des cultures et des pratiques. Les producteurs doivent investir en complémentarité avec les Gouvernements dans la recherche et l’innovation. Les producteurs de la Colombie-Britannique et de l’Ontario l’ont bien compris, si les projets financés par le Gouvernement canadien se réalisent presque exclusivement dans ces deux provinces c’est que les producteurs investissent dans l’innovation.

Le projet de chambre de développement et de coordination du PSQ vise à financer équitablement et collectivement l’innovation et la promotion. Par exemple, le financement prévu est de 1/10 % des ventes. Pour un producteur qui exploite moins de 1000 mètres carrés et dont les revenus sont de 100 000 $ par année, la contribution au financement de la chambre serait de 100 $ par année et pour des ventes de 50 000 $, la contribution serait de 50 $ par année. Un montant abordable pour les producteurs et qui permettrait d’investir au nom des producteurs 300 000 $ par année au support à l’innovation et à la promotion.