Depuis quelques années le PSQ discute de la mise en place d’une chambre de développement et de coordination afin de financer équitablement la recherche et la promotion des fruits, des légumes et des plantes produites en serre. Lors de la dernière assemblée annuelle, nous avons décidé de suivre les recommandations des services juridiques et de demander la mise en place d’une seule chambre pour toutes les cultures abritées à l’exception du cannabis.

Actuellement l’une des priorités est d’assurer la disponibilité de personnel spécialisé en culture en serre afin d’appuyer la croissance du secteur tout en maintenant notre capacité concurrentielle. La culture en serre doit faire face à de nombreux défis techniques et ces moyens sont de plus en plus lié à la technologie, que ce soit l’utilisation de moyen de contrôle spécialisé, d’outil de lutte intégrée de plus en plus sophistiqué, l’arrivée imminente de l’intelligence artificielle, l’automatisation et la robotisation des certaines fonctions de production ainsi que les défis liés face aux changements climatiques. Autant de technologie qui nécessite l’appui de la recherche.

Par ailleurs, l’objectif de doubler la valeur de la production d’ici quelques années requiert un appui au développement de marché. On observe la présence sur tous les marchés de produits compétiteurs, bien que les Québécois disent préférer des produits québécois le premier critère d’achat demeure le prix. Il ne faut s’imaginer que les concurrents cèderont leur place avec le sourire ! On doit faire la promotion des produits québécois.

Une chambre de coordination et de développement vise à financer des actions en support à l’innovation et à la promotion. Un financement équitable est souhaitable puisque les retombées sont fonction des ventes de chacun. Le projet permettrait de prélever 1/10 de point de pourcentage (0,1 %) de la valeur des ventes des producteurs québécois. Selon nos estimations à partir des ventes déclarées à la Financière agricole, la valeur des ventes en 2018 était tout secteur confondu de 323 125 422 $. Donc 1/10 % égal 323 125 $ par année de prélevé pour financer l’innovation et la promotion. Ce prélevé serait géré par les producteurs en serre et les orientations adoptées par une assemblée composée de tous les producteurs en serre, membre et non membre de l’association.

Les producteurs de l’Ontario et de la Colombie Britannique se sont dotés depuis plusieurs années d’organisations fortes, ce qui explique leur importance dans le marché et la croissance de la production dans ces provinces.  Le Québec représente environ 10% de la production en serre au Canada tandis que l’Ontario compte pour près de 60% et la Colombie Britannique 20%. Le financement obligatoire aux associations en Ontario et en Colombie Britannique permettent entres autre la réalisation de projets de recherche et de promotion autant sur le marché local, qu’interprovincial et international en support au développement de la production provinciale.

 

De plus, depuis plusieurs années déjà, les programmes du MAPAQ et du Gouvernement en général requièrent un investissement des groupes de producteurs. Dans la plupart des cas les producteurs doivent investir 30 % du montant total des projets. Ce qui est raisonnable, cependant le financement volontaire a ses limites et puisque les retombées sont universelles le financement n’est pas réparti de manière équitable entre les producteurs. Le Ministère répète régulièrement que les producteurs doivent investir dans le développement de la production.

Selon nos estimations un prélevé de 1/10 % correspond à moins de 2 % de la subvention nette que les producteurs reçoivent chaque année de la FADQ. De plus, à la suite de représentations du PSQ, le Gouvernement du Québec investira plus de 120 M$ dans le développement de la production au cours des prochaines années.

L’avenir de la production en serre est favorable. C’est l’une des productions agricoles qui répond bien au critère de développement durable, aux changements climatiques et à l’autonomie alimentaire, mais son développement au Québec est tributaire de la capacité du secteur à investir dans son développement. On constate des investissements majeurs aux É.-U. dans la production en serre, un accroissement de la production aux États-Unis aura certainement des retombées au Québec. Les produits en provenance des autres provinces canadiennes qui ne franchiront plus la frontière se retrouveront à Montréal.

Nous solliciterons ce printemps votre appui au projet de chambre de coordination et de développement regroupant tous les producteurs en serre du Québec.

 

Tableau des ventes déclarées à la Financière agricole dans le cadre du programme Agri-Québec.

Production en serres 2018  Nombre de participants  Ventes ensemble des participants  Ventes moyennes
234 — Concombre              111      36 494 002 $     328 775 $
235 — Laitues                32      17 776 562 $     555 518 $
236 — Poivrons                46         6 207 402 $     134 944 $
237 — Tomates              167      62 265 364 $     372 846 $
239 — Autres végétaux comestibles              116      24 365 863 $     210 051 $
Total Légumes de serre              258       147 109 193 $     570 191 $
500 — Horticulture ornementale abritée              317    176 016 229 $     555 256 $
Total Légumes et ornementale serre              519       323 125 422 $     622 592 $