Par André Mousseau

Depuis de nombreuses années, nous constatons que la position dominante de nos concurrents de l’Ontario pose des défis importants sur les marchés du Québec et particulièrement sur le marché de Montréal. Cette position, les producteurs ontariens l’ont acquis à force d’investir dans le développement de leur secteur. Ils contribuent à près de 5 M$ annuellement à leur association pour mettre en place des leviers économiques et technologiques au service de leurs membres pour développer un secteur fort et dynamique. De plus, le Gouvernement ontarien investit depuis des décennies dans la promotion des produits sous le vocable « Foodland » et a contribué financièrement à la mise en place du Centre de recherche et d’innovation de Vineland, dont l’un des axes de développement est la recherche en commercialisation.

Quelques données :

  • Entre 2006 et 2016, la superficie en culture au Québec a diminué d’un peu plus de 2,6 ha par année ou 26 hectares sur 10 ans. Durant la même période en Ontario il s’est construit plus de 300 hectares de serres ;
  • Plus récemment, entre 2016 et 2019, il s’est ajouté au net un peu moins de 13 hectares de serre au Québec, en Ontario près de 123 hectares ;
  • Les investissements du Gouvernement canadien en recherche dans les projets en cours : 0 $ au Québec, 1,45 M$ en Ontario et 4,3 M$ en Colombie-Britannique.

Justement à propos du financement de la R et D au Québec, le Gouvernement demande depuis plusieurs années une juste contribution des entrepreneurs du secteur. Un partenariat avec le gouvernement pour la R et D doit-être envisagée, car à la ligne finale nous en serons tous gagnants. Le soutien à l’innovation via une chambre de coordination permettra de réduire cet écart avec l’Ontario en investissant dans les domaines du développement de produit ou encore, comme vous le verrez dans ce bulletin (dossier Innovation) de développer des technologies qui auront pour effet de réduire nos coûts de production.

Certaines personnes doutent de l’utilité de mettre en place des outils collectifs pour accroître le développement de la production. Cependant, les producteurs ontariens nous font la démonstration au quotidien des avantages de leur organisation collective par leur domination dans l’échiquier canadien.

Le Gouvernement du Québec a récemment redécouvert le potentiel de croissance des serres. Toutefois sans être trop tard, parce qu’il n’est jamais trop tard, le déficit à combler avec nos compétiteurs est immense et à nous de nous prendre en main.