Vente au détail: les fruits et légumes du Québec en bonne posture
En juin 2017, les Producteurs en serre du Québec recevaient l’aval du Ministre de l’agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation du Quebec (MAPAQ) pour continuer les démarches et les activités proposées dans le cadre du projet intitulé « Actions en magasins pour sensibiliser le personnel et promouvoir les fruits et les légumes du Québec ».
Ce projet s’inscrivait d’une part dans un processus stratégique sectoriel d’accroître de 10% la production de fruits et de légumes au Québec en augmentant le taux de pénétration des produits québécois. D’autre part, il s’inscrivait à la suite d’une série d’actions, de mesures et de projets réalisés par les différentes filières. Les activités menées ont cherché à instaurer, à terme, un outil semblable à celui élaboré par Foodland Ontario intitulé « service de promotion auprès des détaillants ».
L’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) a ainsi reçu le mandat de développer 25 fiches techniques sur les principaux fruits et légumes vendus au Québec à l’année, destinées notamment aux gérants des fruits et légumes et aux directeurs des magasins ciblés. Les fiches techniques sont disponibles en téléchargement ci-dessous. En parallèle, une tournée de 225 magasins sélectionnés a notamment permis de dispenser des questionnaires portant sur les indicateurs de performance (i.e. offre de fruits et légumes locaux ou régionaux, effort de promotions pour les produits du Québec, superficie des rayons de fruits et légumes, etc.), sur la présence des produits québécois, des marques des partenaires et des produits provenant de l’extérieur du Québec, et sur la perception des consommateurs.
Les résultats obtenus, disponibles dans le rapport final du projet ci-dessous aux pages 14 à 38, sont nombreux et éclairants. Par exemple, on y apprend que sur les 225 magasins visités, plus de la moitié des 34 magasins disant ne pas accorder une place privilégiée aux fruits et légumes du Québec se situent sur l’Ile de Montréal. Au-delà de l’intérêt pour les produits locaux, plusieurs gérants de fruits et légumes ont indiqué l’engouement de la clientèle pour les fruits et légumes biologiques. Pour cette catégorie de produits, contrairement aux fruits et légumes du Québec qui ne sont pas séparées des ventes totales, les gérants de magasin ont accès à la valeur des ventes. Dans certains magasins, les gérants pouvaient justifier la forte augmentation dans les ventes totales de fruits et légumes par l’augmentation des ventes de fruits et légumes biologiques en 2017.
Un autre des objectifs principaux de la tournée en magasin était de valider les efforts de promotion portants sur les fruits et légumes du Québec. À cet effet, les magasins indépendants étaient plus concernés et plus susceptibles de nous fournir des informations pertinentes. Ces derniers, contrairement aux marchands corporatifs, ne sont pas soumis aux contraintes de la bannière au niveau de l’uniformisation de l’offre, et des promotions, notamment. Ils ont donc plus de latitude pour valoriser les fruits et les légumes locaux ou régionaux. Les corporatifs, quant à eux, doivent suivre les campagnes de la centrale de distribution, ce qui peut les limiter dans les efforts de promotion.
Le commerce au détail vit une période d’incertitude notamment en raison de l’apparition de géants du commerce en ligne, tel Amazon. Face à cette compétition et pour maintenir leur part de marché, les producteurs québécois devront se questionner sur leur approche de commercialisation. Ce projet visait notamment à démontrer qu’avec des moyens modestes, on peut faire une différence en agissant auprès des premiers répondants en magasin, et par le fait même, recueillir une information précieuse sur la place des produits québécois.