Depuis quelques années le secteur de la serriculture croît à un rythme accéléré et les ventes atteignent un sommet de 400 M$ cette année. Cette croissance est attribuable à une bonne performance en période de pandémie autant pour le secteur de la production ornementale que maraîchère. Cependant cette hausse cache un certain nombre de difficultés.

Avec un peu plus de 1000 producteurs répartis partout au Québec et une augmentation d’une vingtaine d’hectares au cours de la dernière année, il est fort probable que la concurrence sera forte entre nous et avec les provinces voisines. Il faut se rappeler l’émergence, dans les années 80 des grands complexes comptant un ou deux hectares en production, lesquels ont engendré des baisses de prix et des faillites d’entreprise. Il est clair aujourd’hui que pour éviter que la situation se répète, le secteur doit mieux coordonner ses efforts de mise en marché et de promotion.

Par ailleurs, on constate une grande disparité entre les entreprises dans la technologie utilisée. Certaines entreprises sont à la fine pointe alors que d’autres utilisent des méthodes artisanales. Nous ne sommes pas non plus à l’abri d’hiver rigoureux et il devient difficile de gérer les interruptions d’électricité en période froide. Les tarifs d’électricité sont maintenant abordables, cependant son utilisation avec deux périodes de 3 à 4 heures d’effacement par jour pose un problème de taille. Comment soutenir le manque de luminosité quotidienne en production hivernale avec une interruption de 6 à 8 heures ?

Pour éviter de répéter les erreurs du passé et éviter de perdre des entreprises, le secteur doit investir dans le support à la commercialisation et l’innovation en mettant en place une chambre de coordination et de développement. Notre projet vise à prélever 1/10 % des ventes déclarées (400 M$) à la financière agricole du Québec. L’ensemble des producteurs reçoivent plus de 10 M$ en subvention annuellement. Un prélevé de 400 k$ représente moins de 4 % des 10,2 M$ reçus en subvention des producteurs années après année. En plus, le MAPAQ investira plus de 15 M$ par année en subvention à la modernisation et la construction de nouvelles serres.

André Mousseau
Président Les Producteurs en serre du Québec